Livres porte

Présentation à l'équipe commerciale

Sortir un livre ne se fait pas en deux coups de cuillère à pot. C’est un long processus, qui nécessite l'intervention de nombreuses personnes. La fameuse « chaîne du livre ». Notamment, et on les oublie souvent, des délégués commerciaux chargés de présenter l’ouvrage aux libraires et leur donner envie de le proposer à leurs clients. Même si ce métier reste encore méconnu du grand public, les équipes commerciales ont un rôle clef dans l’industrie du livre.

Alors quand Marie et Jeanne, des Editions de La Martinière, m’ont proposé de venir présenter mon roman lors de la réunion trimestrielle de l’équipe commerciale, je n’ai pas hésité une seconde (en fait, si, parce que j’étais super stressée, mais vue l’opportunité que cela représentait pour moi, j’ai évidemment accepté).

Je n’aurai qu’une dizaine de minutes, à la fin de la réunion, pour me présenter, parler de mon livre et surtout, leur donner envie de le promouvoir auprès de tous les libraires français, belges et suisses. Un exercice auquel je ne suis pas habituée et pour lequel il ne faut pas se louper : imaginez un peu qu’ils ne me trouvent pas intéressante ou que je ne leur donne pas envie de lire mon livre. Comment pourraient-ils, à leur tour, tenter de convaincre les libraires de donner sa chance à mon roman ?

La nuit précédant la présentation, j’ai évidemment très mal dormi (heureusement qu’un génie de la cosmétique a inventé l’anticerne : grâce à cet habile camouflage, les traces de ma nuit quasi-blanche n’étaient pas trop visibles). Et le matin, en attendant qu’on vienne me chercher à l’accueil, je n’en menais pas large. J’avais préparé ce que je voulais dire mais, je me connais, j’ai une fâcheuse tendance à dire ce qui me passe par la tête et à parfois tomber à côté de la plaque. Le stress est encore monté d’un cran lorsque je me suis retrouvée devant la salle de réunion.

La porte s’est ouverte : c’était à mon tour.

25 paires d’yeux me dévisageaient pendant que j’enlevais mon manteau (mon Dieu, il faisait 40 degrés au moins dans cette pièce !). Assez impressionnant je l’avoue, même si beaucoup de délégués me souriaient et je sentais une atmosphère tout à fait bienveillante.

Je m’installe et, un peu intimidée, je commence à raconter l’histoire de ce livre. Je viens de finir de répondre à la première question de Jeanne et m’apprête, un peu plus détendue, à attaquer la suivante quand…

TUUUUUUUUUUUUUUUUUUU TUUUUUUUUUUUUUUUUUU  TUUUUUUUUUUUUUUUUUUU

L’alarme incendie.

Voilà.

En plein pendant mon tout petit créneau de 10 minutes.

Voilà.

Mon éternelle poisse serait-elle de retour ?

Tout le monde sort, je suis le flot des évacués, on se retrouve dans la rue. Il fait quand même vraiment froid (je me félicite malgré tout d’avoir eu le réflexe de récupérer mon manteau au passage).

Après quelques minutes, nous sommes autorisés à remonter – ce n’était qu’un exercice.

J’essaie de reprendre tant bien que mal ma présentation, mi-stressée mi-amusée par cet intermède forcé. Les quelques minutes qui restaient ont filé à toute vitesse. Je ne me souviens plus vraiment de ce que j’ai raconté. Pas trop de bêtises, j’espère…

En repartant, on m’a dit que j’avais l’air super à l’aise (comme quoi, ce qui ce passe à l’intérieur ne se voit pas forcément à l’extérieur, n’en déplaise à cette célèbre marque de yaourts qui en a fait sa devise !)