5 conseils pour réussir à écrire quand on a des enfants
- Le 01/10/2021
- Dans Vie d'autrice
On me demande souvent comment je trouve le temps d’écrire des romans tout en ayant un boulot et un enfant : la réponse est simple, je galère. Depuis que je suis maman, écrire est devenu un véritable défi. Auparavant, je pouvais consacrer mon temps libre à l’écriture : je travaillais la semaine et profitais de mes week-ends pour écrire tout en conservant des moments pour sortir. Malheureusement, voici 4 ans que j’ai dû changer mon organisation. Je partage aujourd’hui avec vous les 5 conseils que j’applique au quotidien pour réussir à écrire tout en ayant un enfant.
Faire des choix (et des sacrifices)
Écrire, ça prend du temps. Du temps de rédaction, mais également du temps de cerveau : lors qu’un roman est en train de naître dans mon esprit, il ne me quitte pas un instant. J’y pense nuit et jour et il devient difficile de me concentrer sur autre chose. Et je ne parle pas des phases d’écriture, qui nécessitent de longues heures de concentration. J’ai bien essayé de continuer à tout cumuler, mais j’ai fini par me rendre à l’évidence : impossible de continuer à tout mener de front comme je le faisais avant. Le moment des choix est venu : si je ne peux pas renoncer à mon boulot (qui est quand même mon gagne-pain) et que mon fils reste évidemment une priorité, je peux décider de diminuer les à-côtés pour libérer du temps pour ma passion. Les premières fois ont été difficiles mais j’ai appris à dire non. J’ai refusé des anniversaires, des soirées au théâtre, des week-ends, des sorties au musée, des verres après le dîner, des brunchs… J’ai froissé des gens, j’en ai perdu d’autres de vue, mais tant pis : c’est le revers de la médaille. Les amis, les vrais, ont compris et sont restés. A vous de voir si vous avez vraiment besoin d’écrire et ce que vous êtes prêt.e.s à sacrifier pour y arriver…
S’appuyer sur son entourage
Je ne vais pas vous mentir : seul.e, ce sera difficile. Vous allez devoir vous reposer sur les autres pour libérer du temps, même compté. Conjoint.e, famille, grands-parents, parrains et marraines, amis, baby-sitter, parents de copains d’école : ratissez large. Vous aurez besoin de plages de temps pour écrire dans le calme, chez vous ou ailleurs (j’ai passé pas mal de temps à écrire dans le café en bas de chez moi…). Alors n’hésitez pas à demander de l’aide. Écrire doit être une priorité et tous les moyens sont bons pour y arriver. Vous aurez bien l’occasion de renvoyer l’ascenseur quand vous aurez un peu de temps… et pourquoi pas en inscrivant tous ceux qui vous ont aidé.e dans les remerciements de votre livre lorsqu’il sera publié !
Utiliser chaque moment de liberté
Quand on a des enfants, le temps devient une denrée rare. Attention à ne pas le gâcher. Chaque instant de liberté doit être optimisé : les enfants font la sieste (miracle…) ? Renoncez à regarder une série et installez-vous sans tarder devant votre ordinateur. Votre petit joue tranquillement dans sa chambre ? Sautez sur l’occasion et mettez-vous au travail. Vous n’aurez jamais de temps, alors volez-le ! J’ai écrit mon roman Qui sauve une vie sauve le monde en seulement 6 mois, en travaillant entre 21h et minuit chaque soir et de 14h à 16h les week-ends. Ma technique ? Chaque soir, au moment de m’endormir, j’imaginais la scène que j’écrirais le lendemain : une manière d’optimiser mon temps d’écriture !
S’organiser
Écrire avec des enfants demande une organisation militaire : rien ne doit être laissé au hasard, sous peine de se laisser déborder et de perdre du temps. Ne laissez pas de place à l’inconnu : tout doit être millimétré. Par exemple, si vous n’avez pas d’espace de travail à vous (ce qui est mon cas), prévoyez de réunir tout ce dont vous avez besoin pour écrire et avoir la possibilité d’y accéder en quelques secondes. Pour ma part, j’ai un grand cabas dans lequel je laisse en permanence : mes carnets de notes, ma trousse, des post-it, mes fiches de personnages, mon plan détaillé, les livres pour mes recherches, mon chargeur et mon ordinateur, etc. Ainsi, je peux travailler de n’importe où et à tout moment : il me suffit de récupérer mon sac d’écriture pour tout avoir à portée de main. N’hésitez pas à utiliser tout ce qui existe pour faciliter votre vie : planning familial (avec vos heures d’écritures), courses en ligne, dessins animés (oui, contre toute attente, j’ai fini par céder à l’appel de Netflix qui m’a permis de m’accorder 2 heures d’écriture par week-end. J’ai même emmené mon fils à des séances de dédicaces en l’installant près de moi avec un Ipad)…
Ne pas culpabiliser
Écrire est une passion qu’on ne peut réfréner. Ça vous prend aux tripes : il faut que ça sorte, coûte que coûte. Même si c’est dur, même si parfois ça fait mal. Mais le pire, c’est la culpabilité : réussir à trouver du temps mais entendre cette petite voix dans votre tête qui vous dit que vous ne devriez pas, que vous feriez mieux de vous occuper de vos enfants… C’est compliqué. J’ai beaucoup culpabilisé quand j’ai eu mon fils : chaque moment que je me réservais pour l’écriture, chaque demi-journée où j’avais envie d’allumer mon ordinateur plutôt que de pouponner, mon cœur de jeune maman était en permanence tiraillé entre mon fils et mon envie d’écrire. Longtemps j’ai cru que je n’y arriverais pas. Et puis j’ai lu la remarquable biographie de Daphné du Maurier par Tatiana de Rosnay : j’ai découvert que la célèbre autrice de Rebecca ne se posait pas tant de questions et avait choisi l’écriture au détriment de ses trois enfants. Bizarrement, ça m’a libérée. Jamais je ne laisserai mon fils de côté, mais je reste persuadée qu’il est plus heureux avec une maman épanouie. Alors quand je prends du temps pour écrire, je ne pense pas à lui. Et quand je suis avec lui, je mets mon roman entre parenthèse. Tout est une question d’équilibre…
Allez, vous pouvez y arriver : tout est une question d’y croire et de se donner les moyens pour y arriver (et rassurez-vous : plus vos enfants grandiront, plus vous aurez du temps pour écrire !!!).
Courage : tenez bon !