Un cancer pas si grave (Géraldine Dormoy)
- Le 30/10/2019
Géraldine Dormoy a longtemps été responsable éditoriale web de L’Express Styles. A plus de 40 ans, elle est aujourd’hui mariée et maman d’un petit garçon de 6 ans. Très suivie sur son blog (Café Mode, qu’elle a créé en 2005) et sur les réseaux sociaux, elle vient de publier son premier livre, « Un cancer pas si grave ».
Le pitch de l’éditeur
Je pressens que cette journée est cruciale dans ma vie, qu'il y aura un avant et un après, que demain, je penserai déjà autrement. Je souhaite me souvenir de tous les états par lesquels je vais passer. Je ne fais pas confiance à ma mémoire. Enfant, j'écrivais dans des journaux intimes que je finissais toujours par jeter, convaincue que ce que j'y avais écrit n'avait aucun intérêt. Aujourd'hui, je regrette de ne pas savoir ce que je pensais quand j'avais 12 ans. J'en ai 41, ma vie est en train de basculer, cette fois, je ne ferai pas la même erreur.
Bien sûr, il y a l'annonce de la maladie et les traitements. Mais Géraldine Dormoy raconte aussi l'évolution de son rapport au monde. Apprendre à ne rien faire, accepter ses sensations, se recentrer sur l'essentiel : voilà sa mission. Douze mois d'un journal intime riche d'enseignements pour toutes et tous, malades ou bien portants.
C’est d’abord le titre du livre qui m’a interpelée : comme la plupart des gens, le mot « cancer » me fait très peur. C’est le voir associé avec la notion d’absence de gravité qui m’a surprise. L’une de mes très proches amies a un cancer du sein et suit un lourd traitement depuis plusieurs mois. Je l’ai accompagnée à plusieurs séances de chimiothérapie (j’ai ainsi pu voir le fameux casque froid dont l’auteure parle dans son ouvrage !) et j’ai essaie d’être présente du mieux que je le peux pendant cette difficile période. Et même si elle non plus ne mourra pas de ce cancer, j’ai été choquée par la violence des traitements et les douleurs qu’ils entrainaient. C’est pourquoi j’avais envie de lire un livre sur le sujet : l’idée d’un journal de bord, rédigé au fur et à mesure, me paraissait une approche intéressante.
Alors, verdict ?
J’ai beaucoup aimé ce livre. Je l’ai trouvé vrai, très honnête. L’autrice n’hésite pas à évoquer des sentiments qui pourraient choquer (notamment par exemple l’exaltation ressentie par l’annonce de son cancer plutôt que de l’abattement et de la déprime auxquels on pourrait légitimement s’attendre). Ce livre se lit très vite, l’écriture est fluide, il n’y a pas de pathos. J’ai trouvé passionnant de lire l’évolution des sentiments qu’elle ressentait au fur et à mesure du temps. Il est également très intéressant de découvrir comment son entourage a réagi à sa maladie, notamment son petit garçon (c’est là qu’on se rend compte que pour les enfants, tout ce qui compte, c’est eux !). Elle y évoque également des aspects très intimes dont on parle d’habitude peu (notamment sa vie sexuelle ou les changements qu’elle a remarqués dans sa façon de faire pipi !) et j’ai trouvé qu’elle avait raison de le faire. Je ne sais pas si tout le monde appréciera ce livre : dès qu’on touche à la maladie, les réactions peuvent être très contrastées, mais pour ma part, je suis heureuse de l’avoir lu.