Victor kessler

Victor Kessler n'a pas tout dit (Cathy Bonidan)

S’il y a un livre que j’attendais, c’est bien le dernier de Cathy Bonidan. Son premier roman m’avait littéralement traumatisée (j’ai pleuré pendant 25 minutes après avoir terminé ma lecture…) et il se passe quelque chose dès que je lis ses livres. Je ne l’explique pas : ça me touche en plein cœur. C’est donc tout naturellement que j’ai acheté son dernier roman.

 

Le pitch de l’éditeur :

La brume des Vosges cache bien des secrets. Bertille le sait : elle les a fuis. Retranchée à Paris dans une vie solitaire, la jeune femme a enterré ses souvenirs. Jusqu'au jour où sa vie bascule. Quelques pages trouvées dans le cabas d'un vieil homme la réveillent d'un coup : il s'agit d'une confession, écrite par un certain Victor Kessler. Car le 17 novembre 1973, quarante-cinq ans plus tôt, le corps d'un enfant de dix ans a été repêché dans un lac près de Saintes-Fosses. L'instituteur du village est le coupable idéal : Victor Kessler, lui-même.
Fascinée par l'affaire, poussée par Victor, Bertille part en quête de la vérité. Mais, à la recherche des démons du vieil homme, ne finira-t-elle pas par croiser les siens, enfouis dans les forêts vosgiennes ? Et toujours cette même question : parler ou se taire ?

 

Mon avis sur la question

Quand il s’agit de Cathy Bonidan, je ne suis pas très objective : j’ai été bouleversée par son premier roman, « Le parfum de l’hellébore », et j’ai adoré le suivant (Chambre 128). Alors évidemment, quand j’ai su qu’elle sortait un nouveau livre, je l’ai vite commandé. Mais faute de temps, je n’ai pas pu le commencer tout de suite. C’est un lundi matin, dans le métro, que j’ai lu les premières pages : l’erreur de débutante !!! Arrivée à ma station, je savais que l’attente jusqu’au soir serait intenable, car dès le début, j’ai su que « Victor Kessler n’a pas tout dit » serait un page turner…

Cathy Bonidan sait inventer de belles histoires, et elle le fait avec les mots justes, les mots qui touchent, qui vous remuent tout au fond. Dans ce troisième opus, elle nous fait suivre deux histoires en parallèle : celle de Bertille, qui vit en solitaire après deux drames qui ont marqué sa vie à tout jamais, et celle de Victor Kessler, qui a passé sa vie en prison pour un crime qu’il pourrait ne pas avoir commis. Quelle jolie rencontre que celle de ces deux solitudes, l’une subie et l’autre acceptée par amour. Au fur et à mesure des pages, on se surprend à douter, à espérer, à être heureux, puis déçu, puis impatient, curieux, étonné… Les montagnes russes des émotions, menées de main (ou plutôt de plume) de maître par l’autrice. Le fil de l’histoire se dénoue avec intelligence et subtilité, dans un décor mouillé et froid qui dégage pourtant une magnifique chaleur humaine.

Cette plongée dans le passé est difficile mais salutaire pour les deux personnages qui se ressemblent beaucoup malgré des vies si différentes. Impossible de vous en dire plus, au risque de vous en dire trop et de gâcher ce beau moment de lecture. Une chose est sûre : avec cette enquête prenante, troublante, passionnante, parfois dérangeante, Cathy Bonidan nous prouve une fois encore qu’elle est une formidable autrice, qui sait se renouveler tout en gardant cette écriture incroyable, parfois douce, parfois violente, mais toujours juste… Son premier roman a reçu 11 prix et les droits de Chambre 128 ont été vendus dans 7 pays (dont les USA !!).

 

Bref, un livre GENIAL à lire A-BSO-LU-MENT !   

Cathy Bonidan