Tout quitter (Anaïs Vanel)
- Le 23/10/2019
- Dans Mes lectures
Comme beaucoup de parisiennes, il m’arrive parfois (même souvent !), d’avoir envie de partir. De changer de vie. De m’installer à la campagne. De ne plus avoir à me lever le matin pour prendre le RER. De pouvoir ouvrir la fenêtre et ne voir que les arbres et le bleu du ciel plutôt que le gris des immeubles. De ne plus courir toute la journée après le temps. Souvent, j’ai envie de « tout quitter ». Et c’est que qu’Anaïs Vanel a fait et nous raconte dans son premier livre…
Le pitch de l’éditeur
« Un jour, j’ai acheté un Berlingo. J’ai mis quelques cartons dans le coffre et je suis partie. J’ai pris la route comme ça. Après ma journée de boulot, comme on part en week-end. J’ai avalé les kilomètres, en écoutant King of the Road, de Roger Miller. Et enfin. Les pins. Les dunes. Les embruns. L’appartement. J’ai éventré les cartons. Trouvé mon maillot de bain. Et je suis allée me jeter dans les vagues. »
Au rythme des saisons et des vagues de la Sud, la grande plage près de laquelle elle vient de s’installer, Anaïs retrouve les souvenirs qui habitent en elle. Devant l’étonnante simplicité des choses, tout quitter signifie la réconciliation avec soi.
Qui n’a jamais rêvé de quitter son quotidien et vivre à son rythme, selon ses envies, en harmonie avec les éléments et ce qu’il EST vraiment ? Pouvoir se retrouver. Vivre, tout simplement. Anaïs Vanel a eu le cran de franchir le pas, de faire de ce rêve de liberté une réalité… J’ai dévoré ce livre : composé d’une suite de petites chroniques, il se lit vite, se réfléchit.
Anaïs avait 32 ans, vivait à Paris et travaillait dans l’édition. Un jour, en réunion, elle a eu une révélation : elle s’est levée et a quitté la pièce. Trois mois plus tard, elle mettait quelques affaires dans le coffre de sa voiture, direction le Sud ouest, direction une nouvelle vie.
Anaïs vit au rythme des marées : elle apprend à surfer et, grâce à ce sport si connecté à la mer et à la nature, se découvre elle-même. Elle se reconnecte avec son corps, avec son propre rythme. Elle apprend ce qu’elle est capable d’endurer. Elle apprend à se réparer.
L’écriture est limpide. Affûtée. Rapide. Des petites tranches de vie. On va à l’essentiel, pas besoin de blabla ni de fioritures. Des mots simples pour dire des choses vraies.
Les critiques sur ce livre sont unanimes : une leçon de vie, un livre qui fait du bien, une aide précieuse…
Les première pages m’ont conquises et je me suis moi aussi laissé emporter par ce voyage avec soi-même. Et pourtant, la seconde moitié du livre m’a rendue perplexe. Et plus le temps passe, plus je ressens une drôle d’impression, assez désagréable. Comme si l’autrice n’était pas allée au fond des choses. Certains chapitres sont un peu simplistes à mon goût, notamment l’un qui n’est qu’une liste de verbes. J’ai également regretté que l’auteure ne creuse pas plus certains sujets liés à sa vie parisienne, ou encore à la façon dont elle a préparé son départ.
Forcément, comme probablement tous ses lecteurs, je me suis posé la question : « et moi, aurais-je le courage de tout quitter ? ». La réponse est non, tout simplement parce que je ne suis pas toute seule. A lire ce livre, c’est comme si l’autrice n’avait eu aucune contrainte : elle n’a pas d’enfant, n’était pas mariée (son mec n’a visiblement pas eu envie de la suivre) et devait avoir sacrément bien négocié son départ (ou avoir de belles économies de côté) car à part faire du surf, elle n’évoque pas la moindre rémunération. Bien sûr, elle a écrit son livre, mais à moins d’en vendre des dizaines de milliers, ce n’est pas ça qui va payer son loyer (et pas tout de suite, vu les délais pour percevoir les droits d’auteurs…).
Finalement, une fois passé le premier sentiment de liberté totale qui émane de ce livre, la fin m’a sérieusement déprimée. Parce que je réalise que tout quitter n’est pas toujours aussi facile. Parce qu’il ne suffit pas toujours de mettre quatre cartons dans une valise et de partir faire du surf à la plage. Je suis heureuse pour Anaïs Vanel mais ce livre ne m’a pas inspirée : c’est un joli récit de vie, une petite parenthèse sympa, mais ce n’est pas un livre qui marquera ma vie…
Alors verdict ?
A lire pour s’évader un peu, pour se dire que c’est possible, que certains l’ont fait et qu’ils ont trouvé leur équilibre. Pour réfléchir et se poser des questions. Mais certainement pas pour trouver des réponses…