Six ans attendre

Six ans à t'attendre (Delphine Giraud)

Il y a quelques jours, sur le compte Instagram de Nos livres et nos Mots, j’ai découvert le résumé d’un livre qui m’a beaucoup plu. Il s’agissait d’un premier roman qui connait un très beau succès en autoédition (lorsque je l’ai acheté sur ma Kindle, il était dans le top 5 des meilleures ventes et a dépassé les 10 000 ventes!). Je me suis donc dépêchée de le lire (d’autant plus qu’avec Nos Livres et nos mots, on s’est amusées à le découvrir en même temps et j’ai adoré pouvoir échanger nos impressions de lecture !)

Voici le résumé qui m’a donné envie de lire le livre :

Depuis leur adolescence, Rachel et Vincent vivent un amour fort et passionné. Mais quelques jours après avoir célébré leurs dix ans de rencontre, Vincent disparaît dans des conditions tragiques. 
L’histoire commence six ans après l’accident. Alors que Rachel essaie de mener sa nouvelle vie sans lui, toujours au cœur de sa Vendée natale, elle croise par hasard dans les rues de Paris, un homme qui lui ressemble terriblement. Elle est certaine que c’est lui. Mais les quelques secondes d’effarement qui l’empêchent de réagir lui font manquer ce rendez-vous du destin. Trop tard. L’homme s’éloigne déjà sans même avoir remarqué sa présence. La jeune femme va alors se lancer à sa poursuite et tenter de réparer cette erreur pour laquelle elle culpabilise déjà. 
Rachel va pouvoir compter sur le soutien sans faille de sa famille pour partir à la recherche de la vérité. Avec l’aide de Gautier, son impulsif cousin également meilleur ami de Vincent, et de Carole, sa sœur jumelle vive et pétillante, Rachel va mener l’enquête, plus déterminée que jamais.
Va-t-elle le retrouver ? Était-ce bien lui ? Et si oui, pourquoi a-t-il été déclaré mort ?

En règle général, je me laisse facilement entrainer par les histoires, les personnages, les intrigues. Et bizarrement, cette fois-ci, la mayonnaise n’a pas pris. Au fur et à mesure des pages, j’ai eu beaucoup de mal à déterminer si c’est le style qui me gênait ou le fait que je voyais arriver les rebondissements, mais je n’ai pas accroché. Pire, j’ai carrément sauté des paragraphes (mais je n’ai pas pour autant abandonné ma lecture car il y a quand même un petit suspense et je voulais connaitre la fin !)

Ce livre a pourtant beaucoup de qualités : les personnages sont attachants, l’histoire est sympa et il y a tout pour faire un bon scénario de film. Mais non, je n’ai pas aimé. Pas détesté non plus, juste pas mon style. Ce livre plait pourtant beaucoup : d’après ce que j’ai pu lire dans les avis trouvés ici et là, de nombreux lecteurs l’ont trouvé facile à lire et très accessible. Un bon roman de l’été ou pour un voyage en train.

En y repensant, j’ai fini par comprendre ce qui me gênait : ce livre a été réalisé en autoédition. L’auteure a donc tout fait toute seule, sans l’appui d’un éditeur ni d’un correcteur (et franchement c’est un sacré boulot qu’elle a réalisé toute seule, je sais de quoi je parle). Et c’est là justement qu’on se rend compte que le regard d’un professionnel de l’édition, surtout pour un premier roman, peut tout changer. Parfois, on sent que l’auteure a voulu bien faire en expliquant un peu trop ce que ressentent les personnages, ce qui alourdit le récit et perd un peu en fluidité. Comme il est difficile de faire des coupes dans son texte : quand chaque mot a été écrit avec ses tripes, sacrifier ne serait-ce qu’une ligne, ça fait mal. Je l’ai découvert à mes dépens il n’y a pas si longtemps, quand mes éditrices m’ont fait leurs retours et m’ont appris à couper dans le lard de mon premier jet… Finalement, si ce roman avait été amputé d’une cinquantaine de pages, il aurait gagné en profondeur, en suspense.

Bref, cela ne m’arrive que rarement, mais ce livre n’a pas été un coup de cœur. Comme quoi, je n’ai pas toujours les mêmes goûts que les milliers d’autres lecteurs qui, eux, l’ont adoré !