Rosa dolorosa

Rosa Dolorosa (Caroline Dorka Fenech)

J’ai la chance de travailler avec deux éditrices incroyables : en plus d’être vachement sympas, elles ont surtout beaucoup de talent et le don de dénicher des perles littéraires. Alors forcément, dès qu’un nouveau livre est publié aux Editions de La Martinière, je le lis. Et pour de vrai, la plupart du temps, je tombe sur de véritables petites pépites. Et Rosa Dolorosa, le premier roman de Caroline Dorka-Fenech en est une…

Le pitch de l’éditeur

" Elles étaient au nombre de douze. Douze méduses qui plongèrent parmi les bulles éclairées au néon dans l'aquarium. Leurs tentacules flottant comme des fourreaux de fantômes. "

Dans les rues serpentines du Vieux-Nice, Rosa déambule au bras de son fils, Lino. Ensemble ils rêvent de posséder un hôtel dans lequel un immense aquarium accueillerait des méduses. À peine dix-neuf ans d'écart, ils forment un duo inséparable. Jusqu'au jour où Lino est arrêté et emprisonné pour le meurtre d'un enfant. Pour Rosa, l'innocence de son fils est incontestable.
Dans un ballet d'images charnelles, poétiques, la mater dolorosa se lance dans une quête sublime et dévorante. Mais jusqu'où l'amour maternel peut-il conduire ?

Mon avis sur la question

J’ai toujours été passionnée par les méduses : il y a quelques mois encore, à l’Aquarium de Paris (qui a installé une salle entière dédiée à ces fascinantes créatures), j’ai passé un long moment à admirer leur délicat ballet. Et c’est sans doute pour cela que la couverture de ce roman m’a fait de l’œil… Mais la lecture de son contenu m’a carrément éclaté au visage.

Mon fils n’a que trois ans et pourtant, comme j’ai été ébranlée par ce récit ! En tant que mère, jusqu’où peut aller l’amour qu’on porte pour son enfant ? Jusqu’à se voilà la face ? Faire comme si de rien n’était ? Etre dans le déni ? Entrer dans l’illégalité ? Aller encore plus loin… Trop loin ?

Cet amour maternel parfois si lourd à porter, qui peut faire si mal qu’il vous brûle les veines… Comme Caroline Dorka-Fenech le raconte bien. Son récit est puissant, envoutant, fascinant, dérangeant. La liste est longue. Ce livre vous prend aux tripes : impossible de le lâcher une fois qu’on l’a commencé. Avec Rosa, on vit l’incompréhension, les rêves qui s’écroulent alors qu’ils semblaient enfin à portée de main, le déni, la peur, l’envie de partir… Impossible de ne pas se demander « et moi ? Qu’aurais-je fais à sa place ? ». En reposant ce livre, je sentais mon cœur qui battait fort. Voici un roman qui ne peut pas vous laisser de glace : les premiers lecteurs ne s’y trompent pas, « Rosa Dolorosa » fait partie de la première sélection du Prix Révélations de la Société des Gens de Lettres. Et à mon avis, ce n’est que le début : Amélie Nothomb a déclaré « La lecture de Rosa dolorosa a été pour moi une révélation ». Tout est dit.