Nes pour etre heureux

Nous étions nés pour être heureux (Lionel Duroy)

« Je suis en train de lire un lire génial ; il faut absolument que je te le prête ». Voici les mots exacts de ma sœur au sujet du dernier roman de Lionel Duroy. Il n’en fallait pas plus pour que je le commande sur ma Kindle : ma sœur me conseille souvent de très bons livres (en dehors de sa passion pour les ouvrages complexes de sociologie ou les témoignages de femmes battues, violées, prostituées et droguées, elle a plutôt de bonnes recommandations) et j’avais hâte de découvrir ce roman pour en discuter avec elle.

Le pitch de l’éditeur :

Depuis trente ans, Paul a fait de son histoire familiale, et du désastre que fut son enfance, la matière même de ses romans. Une démarche que ses frères et sœurs n'ont pas comprise, au point de ne plus lui adresser la parole pendant de longues années. Et puis arrive le temps de la réconciliation. Paul décide de réunir à déjeuner, dans la maison qui est devenue son refuge, tous les protagonistes de sa tumultueuse existence : ses neuf frères et sœurs, leurs enfants et les siens, et même ses deux ex-femmes. Viendra qui voudra. Et advienne que pourra.
Le temps d'un singulier repas de famille, Lionel Duroy parvient à reconstituer tous les chapitres essentiels de la vie d'un homme. Avec sa profondeur psychologique habituelle et l'élégance de son style, il livre ici un récit vibrant de vérité sur les liens indestructibles de l'enfance, la résilience et la paix enfin retrouvée.

Voilà pour le moins un livre qui m’a laissée perplexe. On est bien loin de Virginie Grimaldi ! Il m’a tout d’abord fallu un peu de temps pour rentrer dans le récit : le texte est particulièrement dense et les personnages nombreux : entre les frères et sœurs de l’auteur, leurs enfants et la génération suivante, je ne comprenais plus rien. Par ailleurs, le texte (du moins sur Kindle) est écrit presque d’une traite, sans aucun chapitre ni partie. Un choix d’écriture qui m’a donné l’impression de lire en apnée, sans la moindre respiration, et qui m’a franchement gênée. Mais une fois qu’on s’habitue, c’est gérable (même si je dois admettre qu’à plusieurs reprises, j’ai été obligée de repartir quelques pages en arrière car je ne comprenais même pas ce que j’étais en train de lire).

Au début du livre, on comprend que Paul, le narrateur, a été mis à l’écart par sa fratrie pendant des années en raison de ce qu’il avait raconté sur leur enfance. Tout de suite, j’ai eu envie d’en savoir plus : comment étaient ses parents ? Etaient-ils des gangsters, des meurtriers, des violeurs d’enfants ? Pourquoi les frères et sœurs du narrateur avaient-ils eu honte de voir leur vie racontée au grand-jour ? J’avoue, j’étais intriguée.

Au fur et à mesure, les caractères se dessinent, les personnages ressortent plus ou moins. Et la mayonnaise a pris… pour mieux redescendre. Arrivée à la seconde moitié du livre, j’ai décroché : toujours les mêmes histoires en boucle, les mêmes arguments, les mêmes disputes, des règlements de comptes à la chaîne… L’effort de concentration que me demandait la lecture de ce roman m’a retiré tout le plaisir de lire.

J’ai fait quelques recherches sur la biographie de l’auteur : comme je le pressentais à la lecture de ce livre, une partie de ses ouvrages sont le récit de sa propre vie : les similitudes entre la vie de Paul et celle de Lionel Duroy sont trop nombreuses pour être dues au hasard et cela m’a dérangée. Je préfère savoir : soit je lis une autobiographie, soit je lis un roman. Mais quand les choses ne sont pas clairement définies, je me sens mal à l’aise…

Alors, verdict ?

Je peux comprendre le succès de cet auteur : sa façon d’écrire est très particulière mais lorsqu’on y adhère, cet ouvrage reste une belle découverte que je suis heureuse d’avoir faite. Mais pour ma part, je n’ai pas été séduite. J’avais l’impression d’assister à un long repas de famille très chiant, dont tu n’arrives pas à t’extirper. Et franchement, c’est le genre de situation que j’évite comme la peste. Ma Kindle me suggère d’autres romans du même auteur : je vais m’abstenir…