Licorne sandor

Licorne (Nora Sandor)

J’ai une légère addiction aux réseaux sociaux. Surtout Instagram. Je ne publie pas beaucoup et ne mets pas souvent en scène ma vie personnelle (qui n’intéresserait par ailleurs absolument personne tant elle est banale), mais j’adore passer du temps sur ce réseau social. J’y découvre des livres, des recettes, des idées de sorties… C’est une mine d’informations précieuse. Et j’avoue avoir parfois une petite curiosité un peu malsaine, l’envie de savoir comment vivent les autres (et oui, je me compare). Alors quand j’ai vu passer à plusieurs reprises le livre « Licorne », de Nora Sandor, qui raconte l’histoire d’une jeune femme qui devient un phénomène sur les réseaux sociaux, je l'ai immédiatement acheté.

Le pitch de l’éditeur : La vie de Maëla, vingt ans, s'écoule au rythme des réseaux sociaux. Quand elle ne s'ennuie pas sur les bancs de l'université ou à la caisse du supermarché qui l'emploie, elle passe l'essentiel de son temps dans un monde rêvé. Elle est fascinée en particulier par un rappeur qui joue de son succès pour créer une mystérieuse identité virtuelle, et se met en scène accompagné de son ours des Carpates, Baloo. À son tour, Maëla commence à espérer une existence offerte à la curiosité des autres, qui la tirerait de l'anonymat. Tout s'accélère le jour où, à sa grande surprise, elle remporte un concours sur les réseaux pour participer au prochain clip du rappeur. Alors que des milliers de nouveaux followers assaillent le compte de la jeune inconnue, sa vie bascule enfin. Ce tableau de la modernité virtuelle prend peu à peu l'aspect d'un cauchemar mélancolique sur lequel plane l'ombre gigantesque de l'ours des Carpates. Le récit flotte dans une ambiance crépusculaire, accentuée par une écriture sinueuse, moderne et envoûtante. Un roman à l'humour étrange et prenant, à la fois plein de poésie et de tristesse métaphysique.

Et alors, est-ce que j’ai aimé ? Et bien non. Pourtant, tout semblait indiquer que j’allais adorer ce bouquin. Même les commentaires des blogueuses littéraires dont je partage en général les avis en matière de livres. Pire, j’ai été déçue… Bon, j’admets quand même qu’il y a de bonnes choses : tout d’abord, l’autrice écrit très bien (et c’est déjà un point très important !) : j’aime beaucoup sa plume et même si je n’ai pas accroché avec l’histoire, j’ai trouvé sa manière de raconter très agréable. La psychologie des personnages est également amenée de façon intéressante et plutôt bien vue. Le sujet-même du livre est terriblement d’actualité et on ne peut s’empêcher de faire des parallèles avec ce qu’on connait. Ce livre incite à se poser des questions sur son propre rapport aux réseaux sociaux et rien que pour ça, c’est intéressant.

En revanche, certains aspects m’ont vraiment déplu. Le récit est bourré de clichés qui m’ont dérangée (la jeune fille qui travaille au supermarché, Kevin, le rap, les influenceuses bêcheuses et égoïstes, la marque de fringues au nom ridicule…). Rien de grave, mais mis bout-à-bout, tous ces clichés m’ont vite agacée (même si je pense que l’autrice a fait le choix de les utiliser, je ne vois pas d’autre explication). Rien ne m’énerve plus qu’un auteur qui cède à la facilité. Il y a également l’histoire de ce rappeur avec son ours que je n’ai tout simplement pas comprise. D’autres y ont vu de magnifiques références poétiques : j’ai dû passer à côté…

Bref, pas un coup de cœur, malheureusement. Mais je pense que ce roman a un bel avenir devant lui, d’après les premiers retours que j’ai pu voir ici et là. Visiblement tout le monde adore. Comme quoi, les goûts et les couleurs…