Oublies du dimanche

Les oubliés du dimanche (Valérie Perrin)

Après avoir eu un coup de cœur pour « Changer l’eau des fleurs », j’ai évidemment eu envie de lire un autre livre de Valérie Perrin. Je fais partie de ces lecteurs qui, lorsqu’ils aiment un auteur, deviennent un peu monomaniaque. C’est ainsi qu’un été, je me suis fait à la chaîne l’intégralité des livres de Guillaume Musso (ce qui n’était pas forcément une bonne idée. C’est un peu comme les chocolats : si tu en manges un de temps en temps, c’est super bon. Mais si tu t’enfiles toute la boîte en une seule fois, tu es vite écœurée. Mais ce n’est pas le sujet du jour). Bref, alors, ce bouquin, bien ou pas bien ?

 

Le pitch de l’éditeur : Justine, vingt et un ans, aime les personnes âgées comme d'autres les contes. Hélène, presque cinq fois son âge, a toujours rêvé d'apprendre à lire. Ces deux femmes se parlent, s'écoutent, se révèlent l'une à l'autre jusqu'au jour où un mystérieux « corbeau » sème le trouble dans la maison de retraite qui abrite leurs confidences et dévoile un terrible secret. Parce qu'on ne sait jamais rien de ceux que l'on connaît. A la fois drôle et mélancolique, Les oubliés du dimanche est un roman d'amours passées, présentes, inavouées... éblouissantes.

« Les oubliés du dimanche » est le premier roman de Valérie Perrin. Et bien on peut dire que pour un début, elle a mis la barre très haut. Je reconnais que les premières pages m’ont laissée un peu perplexe : encore une histoire de maison de retraite et de vieille dame qui perd un peu la tête et vit dans ses souvenirs. Au début, l’histoire semble simple, mais en réalité, au fur et à mesure que l’on avance dans le récit, on en découvre les multiples facettes. J’avais ressenti exactement la même chose avec « Changer l’eau des fleurs », et c’est sans doute l’un des talents de l’autrice : des personnages en apparence très simples qui finissent par révéler toutes leur subtilité. Les caractères se dessinent, l’histoire se construit. Petit à petit, on a envie d’en savoir davantage. Comment je sais si un livre m’embarque ? Quand je continue à lire dès que j’ai une minute, même en faisant autre chose. Pour celui-ci, j’ai lu en cuisinant (je ne conseille pas : très dangereux, comme le prouve la vilaine coupure que je me suis faite en découpant des légumes), j’ai lu en promenant le chien, j’ai lu en jouant avec mon fils, j’ai lu en me brossant les dents…

J’ai adoré l’histoire d’amour d’Hélène et de Lucien, avec la métaphore de cette mouette qui les accompagne. J’ai été intriguée par le drame de la famille de Justine : que pouvait-il bien se cacher derrière cet accident de voiture ? j’ai eu envie d’en savoir plus sur ce « fuck friend » qui devenait de plus en plus attachant… Valérie Perrin est la compagne de Claude Lelouch, ce qui explique sans doute combien sa manière d’écrire est visuelle, presque cinématographique. Je garde de ce livre de jolies images : je finirais presque par me demander si je n’ai pas vu un film…

L’autrice a publié ce premier roman en 2015. Le suivant, en 2018. Faudra-t-il attendre encore deux ans pour découvrir le troisième ? Ça va être dur d’attendre…