Le voisin

Le voisin (Tatiana de Rosnay)

J’ai acheté « Le voisin » par erreur. J’étais en train de chercher sur ma Kindle un autre roman de Tatiana de Rosnay et j’ai fait sans m’en rendre compte une fausse manipulation. Quelques heures plus tard, j’ai reçu un mail d’Amazon confirmant mon achat. Alors que j’allais contester la transaction, je me suis dit que j’allais finalement garder ce livre et le découvrir.

Le pitch de l’éditeur :

Un mari souvent absent. Un métier qui ne l'épanouit guère. Un quotidien banal. Colombe Barou est une femme sans histoires. Une de ces femmes auxquelles il n'arrive jamais rien. Comment imaginer ce qui l'attend dans le charmant appartement où elle vient d'emménager ? A l'étage supérieur, un inconnu lui a déclaré la guerre. Seule l'épaisseur d'un plancher la sépare désormais de son pire ennemi... Quel prix est-elle prête â payer pour retrouver sommeil et sérénité ? Grâce â un scénario implacable, Tatiana de Rosnay installe une tension psychologique extrême. Situant le danger â notre porte, elle réveille nos terreurs intimes.

Alors, verdict ?

Colombe, c’est la femme gentille, transparente. Un job à mi-temps peu valorisant (elle est « nègre littéraire », un métier de l’ombre…), un mari qui voyage tout le temps pour son boulot, une sœur donneuse de leçons, pas d’amis, aucune vie sociale en dehors de ses jumeaux pré-adolescents. Dès les premières pages, on sent bien que sous le calme apparent de la jeune femme bout une colère sourde…

La construction du roman est intelligente : Tatiana de Rosnay sait raconter les histoires et nous plonge tout de suite au cœur de l’action. Colombe est cachée sous le lit d’un homme chez qui elle est entrée par effraction : que fait-elle là ? Comment est-elle entrée ? Et surtout, va-t-elle réussir à sortir sans se faire repérer ?

On remonte ensuite dans le temps : Colombe visite son futur appartement. On suit ses premiers pas dans cet environnement nouveau. Notamment la première nuit… Au fur et à mesure du temps qui passe s’installe un climat stressant : Tatiana de Rosnay, avec sa plume redoutable et juste, nous fait monter en pression avec Colombe. C’est bien simple : je ressentais l’angoisse qui montait… En avançant dans le livre, je me sentais à la fois hyper impatiente d’en connaître la suite tout en ayant le ventre noué par le stress.

Donc pour cela, j’ai beaucoup aimé ce roman. En revanche, je suis obligée de reconnaître que j’ai été déçue par certains éléments notamment la fin, que j’ai trouvée trop rapide et un peu convenue. Et puis certaines scènes manquaient pour moi de réalisme : par exemple, Colombe regrette que personne ne soit témoin du bruit que fait le voisin le soir. A sa place, je n’aurais pas hésité : j’aurais enregistré le bruit pour prouver à mon mari que je ne suis pas folle et que je n’invente rien. De la même manière, je n’ai pas bien compris comment le voisin pénétrait chez Colombe ni pourquoi il semblait disparaitre de l’immeuble comme un fantôme. Pareil pour ces hasards qui faisaient que tous les médecins du quartier semblaient connaître son adresse personnelle.

Bilan final mitigé donc : évidemment, comme tous les romans de cette autrice, « Le voisin » est prenant et on est pris dans l’histoire, mais je suis restée un peu sur ma faim… Un livre sympa, mais pas un coup de cœur.