Parfum hellebore 1

Le parfum de l’hellébore (Cathy Bonidan)

Je n’avais jamais entendu parler de ce livre. C’est une de mes éditrices de La Martinière qui me l’a offert lorsque nous nous sommes rencontrées pour la première fois. Pendant plusieurs mois, « Le parfum de l’hellébore » est resté sur ma table de nuit, tout en haut de la haute pile des livres qui attendent leur tour. J’avais toujours une bonne raison de ne pas l’ouvrir : les corrections de mon roman à rendre dans des délais serrés, la fatigue, d’autres livres que j’avais également envie de découvrir… Jusqu’à la semaine dernière où, intriguée de lire chaque soir ce titre mystérieux, j’ai fini par m’y plonger.

Je ne savais pas à quoi m’attendre : comme souvent, je n’avais même pas lu la 4ème de couverture, afin d’avoir la surprise totale quant au contenu de l’ouvrage. C’est mon petit truc à moi. Une manière de plonger un peu dans l’inconnu, de me laisser porter. Tout ce que je savais, c’est qu’on y parlait d’autisme. Autant dire que je me demandais ce que j’allais découvrir.

 

L’histoire commence très simplement, au centre psychiatrique Falret, dans les années 50. Deux jeunes filles, chacune à leur manière, nous racontent la vie de ce lieu où séjournent toutes sortes de personnages de plus en plus attachants. D’un côté, Anne est la nièce du directeur : après avoir raté son bac, elle vient donner un coup de main à son oncle tout en essayant de repasser son examen. On ne sait pas vraiment pourquoi elle est là mais on sent qu’il s’est passé quelque chose de grave dans sa vie. Son séjour, qu’elle raconte dans des lettres adressées à sa meilleure amie, changera sa vie d’une manière tout à fait inattendue. De l’autre côté, Béatrice est une jeune adolescente anorexique. D’une grande intelligence, elle rédige un journal dans lequel elle décrit ce qu’elle vit au quotidien. Les deux jeunes filles vont rapidement se rapprocher, notamment en devenant témoins de Gilles, un jeune garçon autiste de 11 ans qui va faire d’énormes progrès grâce à un jardinier un peu bourru.

 

Cette première partie pose le décor. Je l’ai trouvée intéressante, mais je n’ai pas été happée. Tout a commencé dans la seconde. L’auteur nous fait faire un bon dans le temps : un demi-siècle plus tard, Sophie, une jeune thésarde en psychologie, dont les travaux portent sur les anciens centres psychiatriques, récupère par hasard les dossiers des patients du centre Falret et tombe sur le journal de Béatrice. Commence alors l’autre récit, celui qui nous permet de dérouler la pelote de l’histoire. De comprendre. Je me suis laissée submerger par ce livre, que j’ai littéralement dévoré : dès que j’avais la moindre seconde de liberté, je lisais quelques lignes. Jusqu’aux dernières pages qui m’ont émue aux larmes. Il y a bien longtemps que je n’avais pas pleuré en lisant un livre. Celui-ci m’a bouleversée. Il est simple, émouvant, humain, vrai. Il est beau.

 

Son auteure vient de publier son nouveau roman, « Chambre 128 ». J’attends quelques semaines avant de le commencer car s’il est à l’image du précédent, je ne suis pas sûre que mon petit cœur le supporte…