Entre deux mondes (Olivier Norek)
- Le 23/06/2019
- Dans Mes lectures
Après avoir littéralement dévoré Surface, d’Olivier Norek, j’ai évidemment eu envie de découvrir plus en profondeur l’œuvre de cet auteur de polar. Après quelques recherches sur Internet, et aux vues des critiques dithyrambiques pout ce roman, je me suis décidée à lire « Entre deux mondes » sans vraiment savoir ce qui se cachait derrière le titre un peu mystérieux. Je ne m’attendais pas à ça…
Le pitch de l’éditeur : Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l'attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir. Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu'il découvre, en revanche, c'est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n'ose mettre les pieds. Un assassin va profiter de cette situation. Dès le premier crime, Adam décide d'intervenir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est flic, et que face à l'espoir qui s'amenuise de revoir un jour Nora et Maya, cette enquête est le seul moyen pour lui de ne pas devenir fou. Bastien est un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu'elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d'ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.
Finalement, je ne regrette pas de ne pas avoir lu la 4ème de couverture, sinon je n’aurais jamais acheté ce livre, très éloigné de ce que j’ai envie de lire en ce moment. Et cela aurait été dommage. Ce roman nous plonge dans un univers dont on a beaucoup parlé dans les médias mais sans réellement le comprendre : la jungle de Calais. Après l’avoir refermé, j’ai voulu comprendre comment l’auteur avait pu être si précis dans ses descriptions : c’est bien plus qu’un roman, c’est un reportage, une immersion dans cette zone à part. Et pour cause, Olivier Norek y a vécu plusieurs semaines…
Comme tout le monde, j’avais entendu parler de la vie dans la jungle, mais jamais avec autant de détails. Difficile de définir où se trouve la limite entre la réalité et la fiction… Bien entendu, je me suis attachée aux personnages : Bastien, ce flic qui débarque dans cet univers incompréhensible, avec sa famille qui prend l’eau. Adam, ce réfugié qui continue à espérer le retour de sa femme et sa fille, dont le lecteur sait dès le début qu’elles ne reviendront pas. Et Kilani, ce petit garçon muet qui aurait pourtant tant à raconter.
J’ai lu ce livre en apnée, le souffle coupé par ce que je lisais et qui me glaçait d’effroi, parce que tout cela était bien réel. On dit souvent que les images pèsent plus que les mots, et bien ce livre prouve tout le contraire. On y vit le quotidien de ces hommes déracinés entassés dans ce bidonville géant, mais aussi de ces policiers qui font ce qu’ils peuvent. J’ai lu ce livre en ressentant une palette d’émotions défiler les unes après les autres : colère, tristesse, rage, incompréhension, sentiment d’injustice, pitié, désarroi. "Entre deux mondes" m’a totalement bouleversée.
Bien entendu, avec la plume ciselée d’Olivier Norek que j'adore, je l’ai lu d’une traite. Mais en le refermant, j’ai eu besoin de faire une pause dans mes lectures. Prendre quelques jours pour digérer tout cela. Je vais attendre un peu avant de m’attaquer à un autre de ses ouvrages : il va me falloir un moment pour me remettre de celui-ci…