Des mots par la fenetre

Des mots par la fenêtre (ouvrage collectif)

Pendant le confinement, 64 auteurs et autrices ont participé à un projet d'ouvrage collectif dont l'intégralité des bénéfices sera reversée à la Fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France. Rien que pour cela, je suis contente de l'avoir acheté. Cet ouvrage qui, en raison de la situation sanitaire, n'a été diffusé qu'en version électronique, annonçait une belle promesse : 64 textes inédits autour de l'évasion, de la liberté, de l'espoir... Malheureusement, le résultat est bien en-deça de ce que pouvait laisser attendre le casting de rêve de cet ouvrage.

En général, j'aime beaucoup les ouvrages collectifs. J'achète toujours "13 à table" dont les bénéfices sont reversés aux Restaurants du Coeur, et ces compilations de textes sont pour moi l'occasion de découvrir de nouveaux auteurs. C'est ainsi, par exemple, que j'ai connu la plume de Baptiste Beaulieu. Bien entendu, dans les ouvrages collectifs, tous les textes ne me plaisent pas (notamment les poésies), mais la plupart du temps, je fais de belles découvertes. Pourtant, cette fois-ci, la magie n'a pas opéré.

J'ai lu "Des mot par la fenêtre" quelques jours après la fin du confinement (amusant, pour un livre censé apporter de l'évasion pendant qu'on était enfermés...). Et pour la première fois depuis bien longtemps, je n'ai pas réussi à le lire. Je ne sais pas si c'est le fait que ce livre a été écrit très vite (il est sorti à peine un mois après le début du confinement, ce qui a laissé finalement très peu de temps aux auteurs pour travailler leurs textes), mais j'ai senti un vrai malaise à le lire.

Tout d'abord, il y a une vraie hétérogénéité entre les textes et finalement, pas tant d'évasion que ça. Beaucoup de textes sont en réalité de petits témoignages du confinement, d'autres des tribunes à la limite de la politique. J'ai noté aussi un manque d'originalité : beaucoup de textes se ressemblent... C'est normal : avec si peu de temps pour écrire, les auteurs ont forcémenet perdu en créativité. J'ai essayé de lire chaque texte, mais j'ai laissé tomber pour n'en piocher que quelques uns qui me semblaient moins anxiogènes que les autres. Car bien loin de la promesse d'évasion de ce livre, j'en garde surtout l'impression d'avoir pris en plein visage toute l'angoisse et le stress que les auteurs ont ressentis pendant le confinement.

Je viens d'apprendre que ce livre sortirait en Livre de Poche cet été : si vous souhaitez faire une bonne action en soutenant la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, achetez-le. En revanche, si vous avez envie de vous changer les idées et d'oublier cette période difficile que nous venons de vivre (et que nous revivrons probablement si l'épidémie venait à repartir), abstenez-vous !