Célestine du Bac (Tatiana de Rosnay)
- Le 25/07/2021
- Dans Mes lectures
J’ai lu tous les livres de Tatiana de Rosnay (sauf un, dès les premières pages qui évoquaient la disparition d’un enfant, j’ai été tellement bouleversée que je n’ai pas pu continuer). J’ai bien sûr été très intriguée lorsque « Célestine du Bac » est sorti il y a quelques mois. D’abord parce que je suis toujours très curieuse de découvrir les nouveaux romans de cette autrice que j’admire tant et ensuite parce que ce livre a une histoire peu banale…
Le pitch de l’éditeur
Lui, dix-huit ans, fils de bonne famille, solitaire et rêveur. Elle, sans âge, sans domicile, abîmée par la vie et l'alcool. Tout les sépare. Pourtant, un jour, rue du Bac, à Paris, leurs chemins se croisent. Contre toute attente, une extraordinaire amitié se noue. De celles qui changent une vie. De celles qui forgent à jamais une personnalité.
Saisir sa chance, affronter le mystère familial qui le hante, c'est ce que Célestine va transmettre à Martin. Et plus encore...
Un roman oublié pendant 20 ans !
Quelques semaines avant le 1er confinement, Tatiana de Rosnay a fait un peu de rangement dans sa cave. Plusieurs déménagements, un entassement de bric-à-brac… et voilà qu’elle retombe sur un carton contenant l’ensemble de ses écrits. En l’ouvrant, elle est retombée sur ce manuscrit papier (enfin, ce tapuscrit…). Un roman écrit plus de 20 ans auparavant, avant l’ère de l’informatique pour tous : pas de sauvegarde sur une clef USB… La seule trace de cette œuvre restait cet exemplaire imprimé. Celui-là même qui avait été refusé à l’époque par la maison d’édition de l’écrivaine. En le relisant, Tatiana a eu envie de le montrer à sa nouvelle maison d'édition, pour avoir son avis : et évidemment, elle a été emballée C’est ainsi que « Célestine du Bac » a vu le jour en 2021. J’ai adoré cette histoire : j’y vois un peu d’espoir pour des manuscrits refusés ou oubliés dans un coin. Un refus ne signifie pas qu’un texte est mauvais : peut-être n’est-ce simplement pas le bon moment, pas la bonne personne pour le publier… J’ai aussi beaucoup aimé le fait que Tatiana de Rosnay n’a quasiment pas retouché son texte : comme elle l’explique dans plusieurs interviews, elle n’a pas « modernisé » l’histoire, qui reste ainsi dans son « jus » de l’époque où les smartphones n’existaient pas et où Internet n’était pas notre allié du quotidien. J’ai été également surprise par la présence de scènes de sexe : moi-même, quand j’écris, je me limite dans ce genre de scène (par pudeur sans doute – savoir qu’on est lu par ses proches me pousse à une certaine autocensure dont j’ai conscience mais dont je n’arrive pas encore à me défaire). : étonnamment, je n’avais pas ressenti dans les romans postérieurs de Tatiana de Rosnay (pourtant publiés avant celui-ci) cette liberté sexuelle.
Mon avis sur « Célestine du Bac »
Je me suis immédiatement plongée dans l’histoire de cette amitié improbable entre un jeune garçon bourgeois et cette SDF d’apparence revêche. Une rencontre de deux solitudes si proches et si lointaines à la fois, qui auraient dû ne jamais se croiser. Mais les hasards de la vie font que… Ensemble, Célestine et Martin vont se réparer. On va accompagner ce jeune homme dans sa quête de la vérité, avec une petite parti d’imaginaire et de magie que seule permet la littérature.
« Célestine du Bac » est un conte moderne qui colle à notre époque où le lien aux autres se fragilise : bien qu’écrit il y a des années, il est d’une grande modernité et d’une justesse très fine. Un roman à lire cet été, c’est sûr !