Ado

Lettres à l’ado que j’ai été (ouvrage collectif)

  • Le 01/08/2019

A sa sortie en mars 2018, j’avais eu envie de le lire. Mais à cette époque, faute de temps (oui, un bébé, c’est chronophage !) je n’avais pas pu m’y plonger, et cet ouvrage collectif (sous la direction de Jack Parker) était resté dans la « liste des livres qu’il faut que j’achète un de ces jours ». Jusqu’à ce que je retombe sur lui dans les suggestions du site de la Fnac. Comme quoi, le marketing ciblé, ça peut avoir du bon…

Le pitch de l’éditeur

Dans ces vingt-huit lettres, les auteurs s'écrivent à eux-mêmes, se confient et donnent des conseils à ceux qu'ils ont été. Tour à tour drôles, émouvantes, sérieuses, complices, elles ont toutes le même effet (et le même but) : s'accepter tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts. Et surtout avec bienveillance. Lettres de : Dedo - Titiou Lecoq - Rokhaya Diallo - Adrien Ménielle - Florence Porcel - Navie - Sophie Riche - FloBer - Océanerosemarie – Marion Seclin - Anne-Sophie Girard - Boulet - Ovidie - Sophie-Marie Larrouy - Patrick Baud - Bérengere Krief - ioudgine - Julien Ménielle – Mirion Malle - Thomas Hercouet - Lauren Bastide - Marine Baousson - Nicolas Berno - Diglee- Gabrielle Deydier - Lucien Maine - Nadia Daam.

Vous, je ne sais pas, mais moi j’ai eu une adolescence difficile. Mais vraiment difficile. Et alors que je pensais être la seule, et bien j’ai découvert que les 28 auteurs de ces lettres avaient eux aussi vécu une période compliquée.

L’idée d’écrire à son soi adolescent est plutôt sympa : moi-même, j’aurais eu plein de choses super importantes à dire à la jeune collégienne que j’étais alors et qui subissait la méchanceté d’une grosse poignée de connards qui ont réussi à me faire pleurer beaucoup et me laisser, 25 ans plus tard, une légère envie de vengeance (moi, rancunière ? Si peu…). Aujourd’hui, on parle de harcèlement scolaire, mais à l’époque, on n’en parlait tout simplement pas…

Très étonnant cet ouvrage : à le lire, on se demande si tous les adolescents sont des monstres qui tyrannisent les autres (et sont eux-mêmes victimes de cette cruauté) ou si le fait d’avoir été persécutés à fait de tous ces auteurs des personnalités à part. Tous sont créatifs, écrivent, jouent la comédie, produisent du contenu, se démarquent, sont un peu connus. Et quasi-tous ont vécu une adolescence douloureuse avec les autres. Je commence à me dire que le fait d’avoir été brutalisé est certainement un terreau pour la créativité et l’affirmation de soi…

Lire ce livre n’a pas été simple : il a fait remonter beaucoup de souvenirs. Forcément. A dire vrai, l’accumulation de ces courriers tous un peu identiques (à part deux ou trois qui se démarquent vraiment) m’a rapidement écœurée. Les auteurs sont tous dans la même tranche d’âge (entre 30 et 40 ans en moyenne), alors forcément, ils ont les mêmes références (je ne compte plus ceux qui évoquent le film « Retour vers le Futur » ou Kurt Cobain), et toutes les lettres se ressemblent : on y parle de regrets, d’oser être soi, de peur de ne jamais perdre sa virginité, de roulage de pelles, de complexes physiques. Tous sont unanimes : faire des erreurs, c’est nécessaire et c’est ce qui a fait qu’ils sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui.

En gros, rien de très original.

Et pourtant ce livre est nécessaire, mieux indispensable. La cible, ce n’est pas moi, ni les adultes qui sont passés par là ! Il devrait être lu par les 14 – 18 ans, voire être obligatoire au lycée ! Pour qu’ils comprennent qu’ils ont tous les mêmes complexes, les mêmes peurs, les mêmes envies, les mêmes doutes. Tous ces superbes conseils donnés a posteriori, ça ne sert à rien : c’est à 15 ans que j’aurais aimé lire ce livre. J’y aurais certainement trouvé du réconfort, l’impression d’être comprise et un peu d’espoir.

Bref, si vous avez un ado à la maison, faites-lui un cadeau et offrez-lui ce bouquin de toute urgence !