Ordinateur 1

Préparer son manuscrit pour les éditeurs

Je me souviens d’un professeur de lycée qui nous avait prévenus : « vous pouvez me rendre la meilleure copie du monde, si c’est un torchon truffé de fautes d’orthographe, ça va m’énerver et vous n’aurez pas la moyenne ». Un conseil un peu violent mais bien précieux, qui est resté dans un coin de ma tête, surtout au moment d’envoyer mon manuscrit à des éditeurs. Car oui, en respectant quelques règles toutes simples, vous évitez de vous tirer une balle dans le pied et vous augmentez les chances de voir votre travail publié.

Vous avez passé des mois à travailler sur un roman, vous y avez mis vos tripes et maintenant vous êtes prêts à l’envoyer à un éditeur pour essayer d’être publié. Bravo à vous, mais vous n’êtes pas au bout de vos peines. La concurrence est féroce et il va falloir de nombreux paramètres pour que votre manuscrit devienne un livre (en dehors de la qualité de votre travail, qui reste un élément très subjectif) : un bon timing, un ciblage méticuleux des éditeurs… et une pointe de chance. Vous avez travaillé le fond et il n’y a plus grand-chose à faire, alors autant essayer de peser un peu dans la balance et travailler la forme. Quelles sont les règles à respecter pour envoyer son manuscrit à un éditeur ?

 

1. Travailler sous Word

 

On ne devrait pas parler de « manuscrit », mais plutôt de « tapuscrit » : il est évident que vous n’allez pas envoyer à un éditeur des pages de prose écrites à la plume d’oie à la lumière d’une chandelle. Ni à la machine à écrire d’ailleurs. On fait avec les moyens modernes et on envoie un document tapé à l’ordinateur sous Word.

 

Non, ce n’est pas évident pour tout le monde. Certains n’ont pas la suite Office sur leur ordinateur et utilisent des logiciels gratuits. Chacun fait comme il veut. En revanche, si un éditeur souhaite publier votre texte, il devrait, à un moment ou à un autre, récupérer votre  fichier source. Et croyez-moi, il va tirer la gueule si vous le lui envoyez sous TextEdit (j’ai déjà été confrontée à cette situation et ça m’a bien énervée !). Donc on bosse sur Word, point barre. Et si vous adressez votre manuscrit par voie électronique, pensez à l’envoyer en PDF : ça prend seulement quelques secondes mais vous aurez la certitude qu’il n’y aura pas de problème d’affichage ou de compatibilité si vous n’avez pas la dernière version de Word…

 

2. Bien choisir sa typo

 

Là encore, pas d’originalité. Si vous aimez écrire en Curlz MT, c’est votre droit. En revanche, pensez au confort de lecture de celui ou celle qui devra se farcir les 217 pages de votre manuscrit (soyons honnêtes, il n’ira pas au bout). Alors on fait simple : on choisit une police très basique (Times New Roman, Arial ou Calibri), taille 12.

 

3.  Aérer son texte

 

Si vous souhaitiez faire des économies de papier, c'est raté : il faudra laisser de l’espace, afin que l’éditeur puisse faire des annotations. Prévoyez donc un interligne double et des marges suffisantes. Evitez également les gros pavés de texte : découpez votre texte en chapitres/parties et faites des paragraphes distincts (avec un alinéa au début, ça fait toujours son petit effet !). Enfin, n’oubliez pas de rajouter des numéros de page : en cas de besoin, c’est toujours pratique pour se retrouver dans le texte…

 

4. Attention à l’orthographe

 

La base, vous me direz. Et pourtant, vous n’imaginez pas les manuscrits truffés de fautes que reçoivent certains éditeurs. Bien entendu, on n’est jamais à l’abri d’une faute de frappe. En revanche, avec les moyens technologiques dont vous disposez, vous devriez limiter la casse. Puisque vous utilisez Word, pensez à vérifier l’orthographe et la grammaire via ce logiciel de traitement de texte : les erreurs sont soulignées en rouge/vert selon leur nature, et en faisant un « clic droit » vous accédez à la correction proposée et à une explication de votre erreur (bien entendu, Word n’a pas toujours raison, mais c’est déjà un outil assez fiable.

N’hésitez pas également à faire relire votre texte par un proche (voire plusieurs) : des yeux neufs verront mieux les coquilles que vous !

 

5. La page de garde

 

Pas question d’envoyer un manuscrit sans une première page. Evidemment, on ne vous demande pas d’arriver avec une couverture professionnelle créée par un graphiste. En revanche, quelque chose de propre et de pratique, c’est la base.

 

Il est conseillé d’y mentionner :

  • Le titre de votre ouvrage
  • Le style (ex : Roman, nouvelle, Biographie…)
  • Vos nom, prénom et numéro de téléphone

 

6. Imprimer et relier son manuscrit

 

Une fois votre manuscrit terminé, il ne vous reste plus qu’à l’imprimer. La grande majorité des éditeurs vous demandent des manuscrits imprimés en recto simple : vous savez ce qu’il vous reste à faire !

 

Evidemment, vous devrez prévoir une reliure : il n’est pas envisageable d’envoyer un paquet de 200 feuilles volantes (même si vous avez pris la précaution de numéroter les pages). Votre imprimeur vous proposera plusieurs types de reliures : je vous conseille d’éviter les reliures thermiques (sur lesquelles les pages sont maintenues ensemble grâce à une bande de colle), assez fragiles lorsqu’on manipule les feuillets. Optez plutôt pour une reliure spirale (plastique ou métal), bien plus confortable pour le lecteur (oui, toujours lui !)

 

Enfin, pensez à mettre une feuille transparente au-dessus une page cartonnée à l’arrière, pour protéger votre manuscrit et lui donner un côté plus « pro ».

 

Voilà, il ne vous reste plus qu’à envoyer votre magnifique manuscrit, accompagné d’une courte lettre (voir le sujet du prochain article !)