Ecrire vite

Ecrire un roman en 6 mois

Alors que je n’avais aucune contrainte de temps pour l’écriture de mon premier roman, je me suis fixé pour le suivant un but ambitieux : l’écrire en 6 mois, afin de respecter le calendrier éditorial idéal discuté avec ma maison d’édition. Le 1er septembre 2019, j’ai créé mon document Word avec pour objectif d’envoyer le manuscrit final le 1er mars 2020. Cette nouvelle façon d’écrire m’a appris beaucoup et je partage avec vous quelques conseils à appliquer pour écrire vite (même si chacun fait à sa façon et qu’il n’y a pas de recette universelle !)

Réfléchir avant d’agir

Si j’ai commencé à écrire réellement le 1er septembre, j’avais en réalité commencé mon travail préparatoire depuis plusieurs semaines. Pour écrire vite, il faut savoir où l’on va : inutile de vous lancer dans la rédaction si votre trame n’est pas finalisée.

Prenez le temps, en amont de la rédaction, de préparer des fiches sur vos personnages, de prendre des notes sur chacun d’entre eux, de faire éventuellement des recherches sur des points techniques dont vous aurez besoin (par exemple, pour mon prochain roman dont une partie se passe chez des agriculteurs dans les années 40, j’ai fait beaucoup de recherches sur la vie agricole de cette époque. Mon mari se souvient encore de ce jour où il a été surpris par les cris d’un cochon que l’on égorge. Oui, j’ai regardé un reportage de 45 minutes sur la tuaille traditionnelle du porc…).

Travaillez également un plan détaillé de chacune de vos parties, avec les éléments clefs de votre histoire et les enchaînements. Et laissez-moi vous donner un précieux conseil : ne commencez pas à écrire votre livre si vous n’en connaissez pas la fin !

Ainsi, lorsque vous commencerez la rédaction, vous n’aurez plus qu’à vous préoccuper de l’écriture sans vous soucier de trouver des idées.

 

Travailler en mode « projet »

Lorsque le temps est compté, chaque minute d’écriture doit être optimisée. Le temps est un paramètre que vous devrez maîtriser. Pour moi, le plus simple est de découper votre travail dans le temps. Pour ma part, j’ai séquencé mon livre en trois parties. J’ai donc prévu 7 semaines pour la rédaction de chacune des parties et 5 semaines à la fin pour les relectures, corrections et modifications. Un découpage temporel permet à tout moment de savoir si on est dans les délais… ou dans les clous !

Evidemment, en cas d’imprévu, on s’adapte : une partie qui s’écrit plus vite permet de prendre un peu d’avance. Tout est une question d’anticipation.

 

Se fixer des plages d’écriture

Votre temps étant limité (d’autant plus si, comme moi, vous avez une autre activité professionnelle en parallèle), il est important de l’optimiser. Pour cela, à vous d’être sérieux. Déterminez tout d’abord quand vous écrivez le mieux (ou, à défaut, quand vous avez la possibilité d’écrire) et fixez-vous comme règle immuable de ne JAMAIS manquer une session d’écriture pendant les 6 prochains mois (même si c’est nécessairement au détriment de votre vie sociale ou familiale). Et si vous deviez le faire malgré tout, prévoyez immédiatement un autre créneau en remplacement, afin de ne pas perdre un temps précieux.

Pour ma part, je ne peux écrire sereinement que lorsque mon fils n’est pas dans mes pattes : je bénéficie donc de deux heures, le samedi et le dimanche (quand il fait sa sieste), et des soirée (quand il dort et que je ne suis pas trop épuisée après ma journée de travail) pour avancer sur mon roman. Il est donc absolument nécessaire d’être 100% opérationnel pendant vos séances d’écritures.

 

Se mettre en conditions d’écriture

Chaque écrivain a ses petites manies d’écriture : pour ma part, je m’enferme dans ma cuisine avec de la musique classique (parce qu’il n’y a pas de paroles. Je crois que j’ai dû écouter 200 fois l’intégrale de Chopin ces derniers mois !), je prépare une théière de 0,75L (la dose exacte que je bois pendant ma session), j’éteins mon téléphone et je pianote sur mon ordinateur.

Inutile de préciser que vous ne devez pas être dérangé pendant vos séances : pas de coups de fil, pas de procrastination sur les réseaux sociaux, pas d’enfants qui viennent vous embêter… Rien ne doit parasiter votre concentration.

Si vous avez du mal à vous astreindre à ce point, testez pour commencer la « technique du Pomodoro ». Il vous suffit de régler un minuteur (celui de la cuisine est parfait) sur 25 minutes : pendant ce temps, travaillez à fond. Lorsque le minuteur sonne, accordez-vous 5 minutes de pause (pour aller sur les réseaux sociaux, surfer sur le net, faire ce que vous voulez). Mais à la fin de ces 5 minutes, recommencez une nouvelle session de 25 minutes, et ainsi de suite. Vous verrez, rapidement, vous gagnerez en concentration et en efficacité.

 

Ecrire d’une traite

Difficile de ne pas revenir sur son texte une fois qu’on l’a commencé. Mais si vous voulez écrire vite, mieux vaut ne pas regarder en arrière. Pour ma part, je termine chacune de mes sessions d’écriture par une rapide relecture à voix haute de ce que je viens de produire, surtout pour affiner une idée ou corriger un mot manquant, mais je ne reviens JAMAIS sur les chapitres précédents. C’est seulement dans la dernière phase de temps que j’ai programmée que je reviendrai sur mon texte depuis le début. En effet, en ayant laissé son cerveau oublier ce qui a été écrit il y a plusieurs semaines, il est plus facile d’avoir un peu de recul et d’améliorer tout ça !

 

Allez, à vous de jouer !!!