Comment trouver un éditeur ?
- Le 13/11/2021
- Dans Ecriture
Voilà la question que je me suis longtemps posée : depuis toute petite, je rêvais (comme des millions d’autres personnes dans le monde) de publier un livre. Mais comment y arriver ? Comment se démarquer parmi les milliers d’auteurs qui envoient leur manuscrit aux maisons d’éditions chaque mois ? Comment se faire repérer par un éditeur ? Je n’ai malheureusement pas la réponse, mais je peux vous raconter comment j’ai réussi à trouver non pas une mais trois maisons d’édition !
Se faire repérer par un éditeur sur Internet
Qui n’a pas rêvé de se faire repérer par un éditeur grâce à un blog ? L’équivalent littéraire du top model qui se faisait découvrir dans la rue par un « casteur » d’agence de mannequins ? Au tout début des blogs (avant l’explosion de l’autoédition, qui a complètement redistribué les cartes), il y a une vingtaine d’années, c’était un peu le rêve ultime pour tous ceux qui écrivaient. Et dont je faisais partie évidemment.
En 2005, j’ai créé un blog pour raconter mes aventures d’expatriée aux États-Unis (et surtout pour avoir à éviter de raconter 10 fois les mêmes histoires à tous mes proches). A mon retour, j’ai conservé ce blog : pendant 13 ans, j’y ai raconté ma vie. Une manière pour moi de me confronter à des lecteurs, de tester des choses en termes de style et de rédaction, de m’obliger à écrire même quand l’inspiration n’était pas là. Tout au long de ces années, mon blog aura été un véritable laboratoire d’écriture ! Ma mère, ma plus grand fan (totalement objective évidemment) me répétait sans cesse qu’un éditeur allait tomber sur mon blog, adorer mon style et me proposer un contrat d’édition. Je ne relevais même plus : il y avait, rien qu’en France, des dizaines de milliers de blog, et se démarquer semblait inconcevable. Surtout que je refusais catégoriquement de mettre en place des partenariats avec des marques, ce qui aurait pu accroitre la taille de ma communauté de lecteurs mais était contraire à mes principes. Je voyais d’autres blogueuses signer des contrats et publier leurs livres et, même si je ressentais parfois une pointe de jalousie, je me disais que mon tour viendrait plus tard, quand j’aurai fini mon manuscrit. Jusqu’à ce jour où j’ai reçu un message qui a changé ma vie : « Bonjour, je suis éditrice pour la maison Carnets Nord. Je viens de lire votre blog que je trouve très pertinent. Serait-il possible que vous me contactiez afin de discuter de son adaptation en livre ». J’ai senti mon cœur battre très fort dans ma poitrine… jusqu’à ce que je me rappelle quel jour nous étions : le 1er avril ! C’était sûr, mes copines farceuses avaient encore sévi…
Finalement, ce n’était pas une blague : quelques mois plus tard, mon premier livre « Petites misères d’une (presque) trentenaire » sortait en librairie.
Cette première aventure m’aura appris deux choses :
- ma mère avait raison ;
- sur le moment, j’ai pensé que ce n’était qu’un coup de chance, mais une de mes amies m’a rappelé que j’avais travaillé pendant des centaines d’heures pour écrire tous ces textes et que ce n’était que la récompense de mon travail !
Envoyer son manuscrit par mail
Mon mari et moi avons travaillé pendant un an sur un projet de livre humoristique sur la maternité (moi aux mots et lui aux dessins). Une belle aventure qui nous aura permis de partager de gros fous rires et de surmonter la première année qui suit l’arrivée d’un enfant. Mais pour aller encore plus loin, nous avons eu envie de présenter notre manuscrit à un éditeur pour tenter de le faire publier. Mais vu le prix d’un envoi papier (surtout avec des dessins en couleurs), nous avons fait un autre choix : sélectionner des maisons d’édition qui acceptaient les envois par mail.
J’ai trouvé sur Internet une liste assez exhaustive de maisons d’édition (pas compliqué : j’ai regardé toutes celles qui participaient au Salon du Livre de Paris) et j’ai regardé pour chacune d’entre elles si :
- elle acceptait les manuscrits dématérialisés
- sa ligne éditoriale correspondait à notre projet.
Au final, nous avons sélectionné huit maisons d’édition auxquelles nous avons envoyé notre manuscrit un samedi matin à 11h.
Et notre stratégie s’est avérée payante… Deux heures plus tard, je recevais le message suivant : « Merci pour cet envoi. Je pense que votre projet colle à merveille à ce que nous aimons et savons faire... laissez-moi le lire dans son intégralité mais les premières pages me semblent très prometteuses ! ».
Et c’est ainsi que « Vie de Mère » a vu le jour aux Éditions de l’Opportun !
Envoyer son manuscrit par courrier
A l’heure d’Internet, de la dématérialisation et de la limitation des impressions, on pourrait croire que plus personne n’adresse de manuscrit papier aux maisons d’édition. Et bien sachez une chose : le monde de l’édition est très en retard et l’envoi postal joue encore un rôle central dans la découverte de nouveaux auteurs.
Alors oui, ça coûte cher (impression en recto simple en deux exemplaires + reliure + frais postaux), c’est pas terrible pour la planète (tout ce papier gâché…), ça prend du temps (il faut parfois plusieurs mois pour que l’éditeur écoule la tonne de manuscrits en attente), mais ça peut valoir le coup. La preuve : après plusieurs semaines d’attente (et de déception à la réception de chaque réponse négative…), les Éditions de la Martinière m’ont appelée. Et ça a été le début d’une belle aventure éditoriale qui dure depuis plus de trois ans avec la publication de deux romans (Dis, quans reviendras-tu et Qui sauve une vie sauve le monde) !
4 conseils à suivre pour envoyer votre texte à un éditeur
Il n’y a pas de solution magique pour faire publicer votre manuscrit et les techniques pour entrer avec un éditeur sont multiples :
- Envoyer son manuscrit par mail
- Envoyer son manuscrit par la Poste
- Rencontrer un éditeur sur un salon
- Faire jouer son réseau
- Se faire repérer (sur un blog ou une plateforme d’autoédition, à l’occasion d’un concours, etc. )…
Quelle que soit l’option que vous choisissez, voici quelques conseils à suivre pour augmenter vos chances :
- Soignez particulièrement votre texte : relisez-vous, faites corriger les fautes par un correcteur extérieur… Le but est de présenter le projet le plus abouti possible pour rassurer votre éditeur sur votre professionnalisme et votre capacité à produire du travail de qualité.
- Soignez la mise en forme : mise en page, typo, taille de caractères, intercalaires, espacements entre les lignes, chapitrage… Pensez à tous les éléments qui peuvent faciliter la lecture du texte !
- Ciblez vos maisons d’édition : pas besoin d’envoyer votre prose à l’ensemble des éditeurs. On ne fait pas de « pêche au gros » : lancez quelques lignes bien ciblées auprès de maisons d’édition qui publient des ouvrages comparables au vôtre. N’oubliez pas les petites maisons d’édition : bien entendu, tout le monde rêve d’être publié chez Gallimard mais les petites maisons d’édition misent plus facilement sur des auteurs inconnus.
- Prévoyez un courrier d’accompagnement : introduisez rapidement votre manuscrit dans un court texte de présentation. Le destinataire saura ainsi immédiatement si votre texte est susceptible de l’intéresser ou non… et commencera sa lecture avec un a priori positif !
Voilà, vous avez toutes les pistes : à vous de jouer maintenant !