Changer eau fleurs

Changer l'eau des fleurs (Valérie Perrin)

  • Le 20/07/2019

C'est à travers le Prix Maison de la Presse, qui a récompensé cet ouvrage en 2018, que j'ai eu envie de lire "Changer l'eau des fleurs". Comme d'habitude, je ne savais rien avant d'attaquer ce pavé (560 pages tout de même !!!) : j'aime bien commencer un livre sans savoir à quoi m'attendre. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai pris une belle claque en le lisant. La narration est parfaitement maîtrisée, l'histoire pleine de rebondissements amenés avec subtilité et les personnages tellement bien cernés que je n'arrive plus à écrire une ligne tellement j'ai l'impression d'être une amatrice à côté de l'extraordinaire talent de narratrice de Valérie Perrin.

Voici la présentation de la maison d'édition : Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu’elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu’un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l’on croyait noires, se révèlent lumineuses.

Valérie Perri m'a ensorcelée. Je ne vois pas d'autre explication. J'ai commencé ce livre en m'attendant à une gentille histoire un peu fleur bleue, du genre roman d'été sympa à lire dans le train, sans se prendre la tête. Mais au fur et à mesure des pages, je me prenais claque sur claque. Quelle narration incroyable, quelle(s) histoire(s) magnifique(s)... "Changer l'eau des fleurs" c'est un peu comme les poupées russes : à chaque fois, tu en découvre une nouvelle à l'intérieur, tout aussi colorée et jolie, qui elle aussi révélera son secret...

Au début du livre, les personnages me semblaient un peu caricaturaux : Violette Toussaint, la gardienne de cimetierre solitaire et renfermée ; son mari, un lâche paresseux et coureurde jupons ; ses beaux-parents, des bourgeois de province étriqués d'esprit... Mais plus on avance dans le récit, plus on découvre les failles de chacun, leur histoire, leur vérité. J'ai adoré la construction de ce livre, où l'on peut à la fois détester un personnage puis le trouver touchant 50 pages plus loin. Tout le roman tourne autour de la mort et pourtant c'est un ouvrage qui déborde de vie. Je m'y suis suis plongée avec bonheur. Voilà quelques mois que j'ai recommencé à lire et ce livre est indéniablement une de mes belles découvertes de cette année (mieux vaut tard que jamais !).

J'ai d'ores et déjà téléchargé "Les oubliés du dimanche", de la même autrice, que je me réserve pour cet été, pour mes tant attendues séances de lecture dans le hamac, sous les pruniers, pendant que mon fils fait la sieste et que je m'accorde un peu de temps pour moi...